Bounce

A la fin des années 80, le Hip Hop naissant est principalement représenté par deux cultures, celle de New York et celle de La Californie. Le Sud réagit avec l’émergence du Dirty South, style de Hip Hop issu des grandes villes du Sud : New Orleans, en Louisiane, Houston, au Texas, Nashville et Memphis, au Tennessee, Atlanta, en Georgie, Charlotte, en Caroline du Nord et Miami, en Floride.

 

Le style typique de New Orleans sera dénommé Bounce Music et le premier titre significatif est Where Dey At de M.MC Tucker et D.J. Irv, publié en 1991 en K7.

Mais c’est la version de D.J. Jimi sur Soulin Records, en 1992, qui sera le véritable acte de naissance du style. Son succès en fera une référence indiscutable qui influencera durablement la musique rap.

 

Influencé par la musique des brass bands autant que par les chants des Mardi Gras Indians, ce style énergique se caractérise par l’utilisation très fréquente du principe de question/réponse entre l ‘artiste et l’auditoire et, souvent par des connotations sexuelles évidentes. Les textes se réfèrent généralement à la vie quotidienne dans les quartiers populaires de New Orleans, la frime et le sexe prenant le pas sur la violence communément évoquée dans le gangsta rap.

Il est très populaire à New Orleans et dans les états du Sud des Etats-Unis et a influencé pas mal d’artistes de cette région.

L’influence évidente du Bounce est notamment audible dans Get Me Bodied, le tube de Beyoncé en 2007.

 

Des labels locaux tels que Take Fo’ Records, Big Boy Records, Cash Money Records et d’autres, vont être les artisans de ce style. Cash Money, créé et géré par les frères Williams, deviendra un véritable empire dans le milieu du rap, grâce à son producteur vedette, Mannie Fresh.

 

Le rappeur

DJ Juvenile vendit plus de 4 millions d’exemplaires de son CD de 1998 400 Degreez, notamment grâce à son tube de Bounce Back That Azz Up !

Lil Wayne, un protégé des patrons de Cash Money Records, est devenu le rappeur le plus connu du monde.

 

Une autre particularité de cette scène néo-orléanaise est le succès d’artistes féminins (Ms Tee, Mia X) et gay (Sissy Nobby, Katey Red, Big Freedia) qui renouvellent le genre.

Big Freedia lors du concert annuel du magazine OffBeat où il a été recompensé.

Consécration : en 2010, la Bounce Music a fait l’objet d’une exposition temporaire, à New Orleans au Ogden Museum of Southern Arts intitulée « Where They At: New Orleans Hip Hop And Bounce in Words and Pictures » où étaient présentés les origines du Bounce et sa contribution au rap contemporain.